Au début, on sait juste qu’on veut changer de voie. Soit bifurquer légèrement, soit faire demi-tour au carrefour. Je sais, vous vous sentez enfermé et vous ne pensez qu’il n’y a rien pour vous après l’enseignement.
Le carrefour, c’est important qu’il soit large pour vous. Que vous ayez le choix, vraiment. Que vous ne vous enfermiez pas dans une alternative unique.
Comment bien se reconvertir ?
Au début donc, on ne sait pas où aller, mais si on prend le temps, on peut voir se dessiner plein de chemins. Avant même de juger (ah, ce fameux jugement !) s’ils sont bons ou mauvais pour soi, s’ils sont réalistes ou risqués, il est important de les laisser se découvrir. Plus on a de possibilités au départ, mieux on peut affiner et affirmer ses choix futurs.
Tout paraît compliqué pour qui veut partir de son poste d’enseignant : se remettre en position de chercheur d’emploi, recommencer à zéro, se replonger dans des études, savoir qui contacter pour avoir des informations, savoir quels sont ses droits, comment agir et quand… Cela nécessite avant tout du temps pour mûrir sa réflexion.
Tout devient plus simple quand on sait ce qu’on veut, où au moins vers quoi on se dirige. Comme le dit l’expression populaire : “il n’y a pas de bons vents pour le marin qui ne sait pas où il va”. Avant de savoir où l’on va, il faut pouvoir prendre le temps de réfléchir et de s’autoriser à rêver.
Oui oui, vous m’avez bien lue : à rêver. Si vous ne le faites pas maintenant, au seuil d’une reconversion, quand le ferez-vous ? C’est justement le bon moment, celui où vous savez qu’un changement s’annonce, se fait nécessaire, pour vous rappeler ces lubies, ces idéaux que vous aviez peut-être laissés de côté. Ces loisirs que vous pratiquez depuis longtemps et qui révèlent de vous plus que vous ne le savez : des compétences cachées, des talents enfouis. Qui peuvent être réexploités dans ce même contexte ou dans un autre.
Lâcher prise pour écouter ses aspirations profondes, voilà ce qu’il s’agit de faire, en faisant fi des croyances limitantes, de la peur du jugement entre autres.
“Je ne sais rien faire d’autre.”
“Je ne peux pas me permettre financièrement de prendre des risques.”
“Je suis trop âgé pour reprendre des études ou une formation.”
“J’ai une famille à charge, je dois trouver vite un autre emploi.”
“Qu’est-ce que mon entourage va penser de moi si j’abandonne mon travail sans savoir où aller ?”
Vous vous êtes reconnu dans l’une ou dans l’autre de ces pensées ? Alors, il y a du travail à faire dessus ! Et la bonne nouvelle, c’est que vous pouvez changer de point de vue, modifier votre vision pour mieux percevoir la réalité sous l’angle du changement positif et possible.
Tant qu’on reste avec ces pensées engluantes, enfermantes, on n’avance pas. On ne s’autorise pas à le faire, on y croit à demi, on fait les choses sans aller jusqu’au bout, pour se donner l’impression et la bonne conscience d’avoir tenté quelque chose. Tout en sachant, au fond, que c’était juste pour faire comme si. Parce qu’on se condamne d’avance à rester dans une situation finalement rassurante. Stable, mais peu satisfaisante. Il n’est pas question de sauter en parachute sans le parachute. Il est question de s’autoriser à penser à une autre vie professionnelle. À élaborer en pensée une vision de son travail idéal, en faisant attention aux détails qui ont de l’importance pour nous.
C’est une fois qu’on a réussi à mettre de côté cette petite voix qui nous met tellement de barrières, qu’on peut alors chercher et trouver des interlocuteurs pour guider sa démarche. Toutes ces pistes qui sont pour le moment encore un peu des utopies, il va falloir les examiner attentivement. Voir les possibilités qui se cachent derrière, ce qu’on peut en faire. C’est le chemin de la réflexion et il est bien plus actif qu’on ne le croit : s’intéresser de plus près à nos aspirations nous fait entrer dans une démarche dynamique qui va nous faire rebondir, c’est certain.