Être prof aujourd’hui n’a plus le même sens qu’il y a seulement dix ans.
Pourtant, une chose ne change pas ou peu : les raisons qui poussent les candidats à tenter leur chance au concours de recrutement, CRPE ou CAPES, CAPET.
Pourquoi devenir prof ?
Les raisons du choix sont souvent les mêmes… on retrouve :
volonté de transmettre un savoir
volonté de transmettre des valeurs et des principes
souhait de travailler avec des enfants ou des jeunes
volonté de faire progresser et donner les moyens aux élèves de réussir
souhait de participer à la construction d’une société plus égalitaire
Bref, la plupart de ces raisons restent reliées à un fort attachement à des idéaux et valeurs intrinsèques que l’on veut faire passe dans la société grâce à l’école. L’école, lieu de construction identitaire et sociale où l’enseignant a le sentiment qu’il peut agir pour influencer positivement.
On retrouve plus rarement :
sécurité de l’emploi
préservation du temps avec sa famille grâce aux vacances scolaires
reproduction d’un modèle familial (générations d’enseignants)
Bilan : aujourd’hui comme hier, on projette sur le métier d’enseignant beaucoup d’idéaux. Les enseignants, même a minima, sont très investis dans leur travail car se sentent chargés d’une mission importante : instruire.
Je ne suis pas que prof !
Prof, mais pas que : la liste des compétences mises en œuvre par les enseignants au quotidien ne cesse de s’allonger. On n’est pas simplement prof, on est aussi un peu éducateur, psychologue, médiateur, technicien, comptable, secrétaire… et cette liste est loin d’être exhaustive.
Ceux qui se lancent aujourd’hui dans l’enseignement ont souvent été écœurés du fonctionnement du secteur privé et cherchent à retrouver des valeurs pour impacter la société. Pas toujours conscients de l’immensité de la tâche qui les attend au tournant et de tout ce que cela implique.
Enseignants maltraités ?
L’image du prof a évolué. Elle a été dévaluée fortement au sein de la société.
Pourtant, on s’obstine à en demander toujours plus aux enseignants.
Et ceux-ci s’entêtent parfois aussi à vouloir coûte que coûte donner tout ce qu’ils peuvent… au prix de leur santé.
La reconnaissance est rarement là pour justifier d’un tel investissement. Rien que sur le plan financier, on ne peut pas dire que la stabilité financière soit attractive puisque les revenus des enseignants n’évoluent plus depuis longtemps.
Changer les missions des enseignants
Comment équilibrer la balance entre la motivation en berne des enseignants encore en poste et l’augmentation des charges pesant sur eux? De plus en plus de lourdeurs administratives, de cadres aberrants rendant difficile l’exercice serein du métier, des élèves qui n’ont plus le même profil que ceux décrits dans les ESPE ou les IUFM…
Ce décalage contant entre des personnes de talent, motivés, mais de moins en moins à juste titre à mon sens, et l’indifférence de l’institution, ne peut que créer un malaise.
Soit il faut changer les missions des enseignants : les définir, les recalibrer, en tenant compte du contexte actuel.
Soit il faut donner les possibilités aux professeurs le souhaitant de pouvoir évoluer, en dehors du système ou non.
Mon souhait : que ceux qui ont encore plaisir à enseigner puissent continuer à le faire, dans les meilleures conditions possibles.
Pour ceux qui sentent qu’il leur est désormais impossible de travailler dans l’éducation nationale ou dans un cadre institutionnel, il est possible de trouver des alternatives.